2008-03-03

El agujero de la vergüenza


José L. es un encanto de persona, un buen amigo, grande, con un corazón mayor aún. José Luis es misionero marista, trabaja en un colegio en Korhogó, en Costa de Marfil. José L. vive en la mitad norte de un país dividido bajo el poder de dos gobiernos desde hace años, como resultado de una guerra civil. El gobierno de Abidján, al sur, y el de los rebeldes al norte. Hace un año los dos gobiernos firmaron en Burkina un acuerdo de paz y una hoja de ruta para la reunificación pacífica del país. En la práctica, ninguno de los dos poderes ha hecho nada para llegar a la meta. Los pobres ciudadanos se ven condenados a sortear fronteras artificiales, extorsiones, interrogatorios, controles caprichosos y diversas formas de corrupción que agravan una pobreza endémica fruto de años de explotación, para moverse por un país que, en la práctica, son dos países en estado de sitio permanente. Ese caos cotidiano no tiene espacio en la prensa, ni en la agenda de los que aspiran a manejar los destinos de Europa en campaña electoral. Es un agujero más en el África negra, por donde se escurren las vergüenzas de la colonización y el Estado del Bienestar. Por suerte José L. nos sirve a sus amigos de enlace con la buena gente que lucha por su futuro en Costa de Marfil, por suerte José L. nos remueve la conciencia, una pieza sin la cual la máquina de la vida no tiene alma.

Reproduzco un editorial de un periódico local, que mi amigo me ha hecho llegar. ¡Si lees esto un abrazo enorme!

Éditorial - Désaccords sur l’AccordFraternité Matin - 29/02/08


A défaut de passer totalement inaperçu, c’est un anniversaire qui va se fêter dans la morosité, les interrogations et les grincements de dents.Mardi prochain, c’est le 4 mars. Cela aurait dû être un jour faste. Car, cela fera exactement un an que, dans la ferveur et l’euphorie d’une «ivoirisation» du processus de sortie de crise, Laurent Gbagbo, le Chef de l’Etat, et Soro Kigbafori Guillaume, le chef de l’ex-rébellion, ont conclu, à Ouagadougou, un accord de paix qu’ils qualifient, à l’unanimité, de “dernier accord”. Mais, un an après, c’est toujours et encore le statu quo. La réunification du pays, tant attendue, reste au stade des symboles. L’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire reste un vœu pieux. Etc. La désillusion qui commence à prendre corps, est à la mesure de l’espoir fou suscité. Et l’adhésion des populations à l’accord politique de la capitale burkinabé est en train de s’émousser. Au point que, flairant le danger d’une démobilisation de plus en plus palpable, le Premier ministre a voulu prendre les devants en organisant, coup sur coup, deux séminaires; l’un avec les femmes et l’autre, avec les jeunes des partis et groupements signataires de l’accord de Linas-Marcoussis. Prévu initialement pour durer dix (petits) mois, avec, à la clé, l’organisation de la présidentielle au plus tard en décembre 2007, l’accord ivoiro-ivoirien avance, en effet, à pas de tortue et… à son rythme. Lancé à vive allure, dès sa signature, avec des opérations spectaculaires et mémorables comme la “Flamme de la paix”, le démantèlement de la zone de confiance et des check points, la mise sur pied du Centre de commandement intégré (CCI) notamment, le modus vivendi est en perte de vitesse et marque désormais le pas. Pour ne pas dire qu’il va à reculons. Car, comme le dit le chanteur Gadji Céli, “qui n’avance pas, recule”.Le secrétaire général des Forces nouvelles avait déjà prévenu : il n’est pas un fétichiste des dates. Sans renier sa signature, il a voulu s’aménager une marge de manœuvre, afin de ne pas se sentir lié impérativement par le programme prévu à Ouagadougou. Le chronogramme d’exécution de cet accord s’est mis à jouer de longues prolongations qui commencent sérieusement à irriter certains acteurs et à décourager d’autres. Ainsi, reporté à juin 2008, le scrutin présidentiel pourrait être encore renvoyé à une date ultérieure. De ce fait, la portée de tous les progrès spectaculaires accomplis depuis ce 4 mars 2007 et de tous les grands et mémorables événements qui ont sanctionné le processus de paix se trouve réduite. Sur l’essentiel, les Ivoiriens se retrouvent pratiquement à la case départ. Malgré un seul gouvernement avec un seul Premier ministre, un seul Président de la République, il y a encore... deux Etats qui cohabitent sur l’ensemble des 322.000 km2 constituant la superficie de la Côte d’Ivoire. Car, le redéploiement de l’administration est en trompe-l’œil et consacre une victoire à la Pyrrhus. Ainsi, les tribunaux les tribunaux ne fonctionnent toujours pas en zone centre, nord et ouest (CNO, ex-zone rebelle). L’unicité des caisses de l’Etat, dont le démarrage a été prévu, au plus tard le 30 décembre dernier, par l’accord complémentaire de Ouaga, est toujours à l’étape des principes. Parce que l’administration financière des Forces nouvelles (FN) n’a pas encore lâché du lest. Les audiences foraines, qui devaient être achevées en mai 2007, se poursuivent toujours. Ainsi, le fichier électoral n’a pas encore été “nettoyé”. L’unification des forces armées en présence, prévue pour juin 2007, n’est toujours pas à l’ordre du jour; surtout que le regroupement des ex-combattants, qui a commencé timidement, n’est pas encore achevé. Ainsi, malgré la fin officielle de la guerre, la Côte d’Ivoire a toujours deux armées avec deux chefs suprêmes et deux états-majors qui règnent chacun sur une portion du territoire ivoirien.C’est tout simplement surréaliste. Tout comme les accords de paix parrainés par la communauté internationale, et qui ont été voués aux gémonies, le dialogue direct n’est pas définitivement libéré des pesanteurs et autres interférences politiques et financières extérieures. Il est donc frappé par le signe indien. Pour cela, si les ex-belligérants ne se regardent, sans doute, plus en chiens de faïence, ils restent tout de même sur leurs gardes, se soupçonnant mutuellement de coups fourrés, si l’on en juge par les relations qui ont durablement tourné au vinaigre entre Soro Guillaume et Désiré Tagro, chef de la délégation présidentielle aux discussions de Ouaga et ministre de l’Intérieur. Aussi, tournent-ils en rond. En se gardant de franchir le dernier pas sur la voie de la paix: le dépôt des armes. “Nous n’avons pas pris les armes pour les déposer”, s’était élevé, en février 2004, Soro Guillaume pour s’opposer au Premier ministre d’alors Seydou Diarra, qui avait fixé le début du désarmement au 8 mars de la même année. Si de tels propos ne sont plus d’actualité, il n’en demeure pas moins que des faits et gestes confortent cette position. A telle enseigne qu’il est de plus en plus question que les prochaines consultations générales se déroulent sans… le désarmement. “Tous les volets, identification, élection, désarmement et réunification, sont conduits au même moment. Ils sont conduits ensemble (on disait concomitamment sous Banny, ndlr)”, a expliqué Konaté Sidiki, porte-parole des FN, pour accréditer ce schéma que des leaders comme Bédié et Ouattara ont déjà intériorisé et qui risque de compromettre la régularité et la transparence des prochaines élections."Les gens disent qu’on va aller aux élections les armes dans les mains des rebelles. C’est non et non”, a répondu Michel Amani N’Guessan, ministre de la Défense. “Pour le FPI, il n’est pas question d’aller à des élections sans désarmement”, a renchéri Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, qui doute de la “volonté politique” de Soro Guillaume d’aboutir à la paix: “On ne sent aucun empressement (de la part du Premier ministre) à sortir les Ivoiriens de la crise alors qu’à cette fin, ils ont accepté toutes les concessions et toutes les humiliations. Ce n’est pas normal. C’est sur ces questions qu’on peut juger la volonté politique du Premier ministre et de son gouvernement” (Cf. Notre Voie n°2.917 du 25 février 2008). Conclusion du chef du FPI: “Le bilan (de l’accord de Ouaga) est mitigé par rapport au chronogramme de sa mise en œuvre. Nous avons cet accord depuis un an; je pense que nous aurions pu engranger davantage d’avancées”. Le parti au pouvoir (?), à son corps défendant, prend ainsi le relais du PDCI-RDA, qui avait donné le ton en dénonçant les lenteurs dans l’application de l’accord ivoiro-ivoirien. C’est vrai qu’après les sévères mises en garde des Forces nouvelles qui laissaient planer l’ombre d’un remaniement ministériel à ses dépens s’il ne la bouclait pas, le plus vieux parti de Côte d’Ivoire est désormais motus et bouche cousue; mais ses réserves et observations sont reprises aujourd’hui par le parti de Laurent Gbagbo qui bougonne en perdant patience. Après des articles au vitriol de certains confrères, cette sortie, sans ambages, du FPI est symptomatique des désaccords sérieux et profonds sur l’accord et les sujets qui fâchent. La pression, que le camp présidentiel s’est engagé à exercer sur les Forces nouvelles après les avoir caressées dans le sens du poil, pourrait présager une mauvaise météo politique. Au moment où le manque d’enthousiasme et la lassitude gagnent du terrain face à un accord de paix qui, manifestement, s’essouffle et montre ses limites.Ferro M. Bally

4 comentarios:

Anónimo dijo...

Tengo que aprender francés...
^__^ Por cierto, te enlazo al nuevo. Un abrazo.

m.vera dijo...

Querido Jesús:
Mi (tardía) enhorabuena por el nacimiento de la pequeña Sofía y mis disculpas por esta ausencia. El Sr.Erasmus me tiene un tanto retenido acá en el NE francés mientras yo hago acopio de vivencias... mientras aprendo a georeferenciar mi vida y echar de menos mi hogar.

Recibid un abrazo enorme de vuestro amigo
mariano

N dijo...

África nos duele y si no lo notamos es por el ejercicio cotidiano de mirar hacia otro lado, fuertemente aprendido y socorrido en Europa.
José Luis en una gran persona, no se qué le contestarán cuando pregunte allí un "¿todo bien, todo correcto?" pero nos trae la otra parte del mundo para hacernos saber que no, que no todo está bien ni correcto.
Gracias por hacerte eco.

Jesús dijo...

Qué bueno que pases por acá, M.Vera, y que regreséis, Je y n.

un abrazo a los tres

bienvenido Je

"Sin embargo yo creo que aquel niño se fue con ellos y todos juntos viven con otras personas y es a ellos a quienes los muebles recuerdan. Ahora yo soy otro, quiero recordar a aquel niño y no puedo. No sé cómo es él mirado desde mí"

Felisberto Hernández, "El caballo perdido".